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Chers amis de La Maison en Ville, adhérents & anciens adhérents,
Il y a 25 ans, avec un groupe de parents et d’éducateurs, nous avons créé La Maison en Ville. La solitude morale et la précarité dans laquelle vivaient certains étudiants nous avaient bouleversés et nous avions à cœur de leur permettre de trouver un toit sous lequel ils se sentiraient accueillis.
D’abord réseau de mise en relation entre des logeurs désireux de vivre l’hospitalité et des jeunes en recherche d’une solution de logement adaptée, l’association a, petit à petit, élargi ses propositions pour répondre toujours mieux aux besoins des jeunes et des logeurs, avec au cœur, la volonté de lutter contre les solitudes et de développer les solidarités.
Les deux années de crise sanitaire sont venues bouleverser la mission de l’association. La précarité étudiante a grandi, le besoin de solidarité aussi. Or dans le même temps, alors que la plupart de nos anciens logeurs continuaient d’accueillir, il nous a été plus difficile de convaincre de nouveaux habitants d’ouvrir leur porte. Certains de nos hébergeurs ont fait le choix de quitter leur logement devenu trop grand, d’autres nous ont quittés. Nous avons vu baisser subitement le nombre de chambres mis à disposition en 2020 et 2021, ainsi que nos revenus propres, alors même qu’il est de plus en plus difficile d’obtenir le soutien de subventions externes.
La trésorerie de l’association a été fragilisée, et à l’aube de cette année 2023, le maintien des emplois et la poursuite de notre action dans son intégralité et sa diversité sont compromis. Sans soutien financier, des choix devront être envisagés d’ici la prochaine rentrée universitaire.
Pourtant, partout autour de nous, l’offre d’hébergement est limitée voire insuffisante, souvent chère et dénuée de cette chaleur nécessaire à l’épanouissement des jeunes. La Maison en Ville doit répondre aux besoins des jeunes en reconstituant son réseau de logeurs, mais aussi en continuant à innover pour proposer des logements qui ont du sens et qui permettent à plusieurs générations de vivre la solidarité.
C’est donc un appel à l’aide que nous vous lançons aujourd’hui !
Nous ouvrons une campagne de dons afin qu’avec vous, le projet de La Maison en Ville puisse se poursuivre et continuer à soutenir toujours plus de jeunes et de logeurs. La mission de l’association étant d’intérêt général, vos dons sont déductibles de l’impôt sur le revenu dans la limite de 20% de vos revenus imposables.
Ce courrier est aussi l’occasion de revenir sur les principales étapes et réalisations que nous avons pu mettre en œuvre, avec nos adhérents et nos bénévoles.
1997, création de La Maison en Ville. L’association développe un réseau de logeurs sensibles à l’hospitalité et accueillant des jeunes en chambre/studio chez l’habitant. Ce réseau héberge chaque année entre 90 et 110 jeunes.
Un service d’accompagnement des étudiants les plus fragiles se met rapidement en place. S’appuyant sur son réseau de bénévoles, l’association organise une entraide entre adhérents (le service coup de pouce), un accueil repas en famille, des cours de français pour les étudiants étrangers, des temps de rencontre conviviales et toujours, une écoute bienveillante pour chacun. Les logeurs ne sont pas oubliés et l’équipe a à cœur de les accompagner au mieux dans leur projet d’accueil.
En 2002, nous lançons les premières colocations à projet. Petites unités de vie fraternelles accompagnées par des référents bénévoles, ces colocations permettent à de nombreux jeunes de grandir et de se construire dans le respect et l’attention aux autres. 35 jeunes sont logés dans ces colocations au sein de paroisses rennaises, de communautés religieuses ou dans des logements mis à notre disposition par des particuliers ou des associations. Ils mènent des projets variés comme des maraudes, de l’animation pastorale ou encore de l’organisation de temps de rencontre avec des personnes en réinsertion.
En 2007, le service Junior/Senior font toit commun voit le jour : Répondant à la grande solitude de nos ainés, mais aussi à leur merveilleuse capacité de transmission, il permet à un logeur âgé d’accueillir un jeune en échange de présence, de coups de main au quotidien, et parfois d’une participation financière modeste. Depuis sa création, ce sont plus de 500 binômes junior/senior que l’association a accompagné afin que des jeunes et des aînés puissent vivre au quotidien l’accueil solidaire.
En 2015, nous ouvrons la première colocation inclusive mêlant jeunes en situation de handicap et jeunes valides. Menée en partenariat avec le service Handisup Bretagne de la Fondation Santé des Etudiants de France, cette colocation « qui ne fait pas de différence » est conçue comme un tremplin pour permettre aux jeunes de se découvrir, de développer leur sens solidaire et citoyen, et d’aller vers une plus grande autonomie. Un partenariat avec l’Arche l’Olivier à Bruz en 2022 nous permet de proposer à 5 nouveaux étudiants de vivre l’inclusion au quotidien. Face à la demande des jeunes souhaitant vivre cette expérience, nous cherchons aujourd’hui un lieu pour ouvrir une deuxième colocation en 2023/2024.
En 2022, nous élargissons notre projet intergénérationnel aux foyers de retraités. Hébergés au milieu des aînés, des jeunes en colocation ou en studio donnent du temps pour partager des moments de convivialité avec leurs voisins et tissent des liens avec eux au quotidien. Cette nouvelle forme de cohabitation intergénérationnelle solidaire nous permet d’héberger aujourd’hui 8 jeunes et nous espérons l’ouverture d’une nouvelle colocation à l’été 2023.
Les projets ne manquent pas car les besoins sont grands ! Ensemble, nous pouvons relever le défi de les mener à bien pour proposer des logements qui ont du sens, lutter contre l’isolement des jeunes, des aînés et développer les solidarités.
Vous faites ou avez fait partie de l’aventure de La Maison en Ville.
Par avance, nous vous remercions infiniment de votre générosité.
Que la Joie de Noël réchauffe vos cœurs et vos foyers et qu’à l’aube de cette nouvelle année, nous puissions formuler des vœux d’Espérance et de Confiance en l’avenir.
Nathalie Moreau, Jean de la Villarmois